9° A travers le désert de l'Arizona. Musées surprise...



L'Arizona,  enfin... l'ouest de l'Arizona,
ses ours invisibles, ses déserts.




Bienvenue en "Bearizona". 

L'Arizona, comme le Nevada d'ailleurs, se veut la "terre des ours".

Sans doute y en a-t-il un bon nombre, parce que toutes les poubelles des aires d'autoroutes sont pourvues d'un dispositif de verrouillage et d'un blindage sophistiqué pour empêcher les plantigrades d'y faire leurs emplettes. (Ils s'étouffent avec les sacs en plastique...).

Tous les parkings des motels et autres lieux de passage public comportent des pancartes mettant en garde les badauds contre l'arrivée inopinée d'un nounours baladeur. Ne pas bouger, ne pas  courir, se réfugier dans la voiture, démarrer si possible, sinon éteindre lumières et radio, ne pas utiliser son téléphone en présence de la bête,  rester immobile, etc...

Pas le moindre ours à l'horizon de tout notre voyage...
Nous aurions bien aimé en voir un, même de loin, dans un champ, sur le bord de la route. Rien. Les Ours nous ont boudé. Méchants...

Tout ce qu'on a pu faire en dix mille kilomètres aura été d'écraser  un raton laveur près de Yosemite et une oie cendrée entre Washington et Baltimore.





A Valle, (trois baraques au milieu de la sierra), un ancien terrain d'aviation, Falcon Field Mesa, où se cramponne un vieux fou d'aviation, qui a rassemblé et restauré des avions toute sa vie, et se trouve finalement à la tête d'un musée extraordinaire, le Planes of Fame.

Il n'y a pourtant pas de panneau publicitaire digne des trésors qu'il cache dans son hangar. Si nous nous sommes arrêtés, c'est parce qu'il y a un Constellation au bord de la route. Le premier avion qui, dès 1945, a traversé l'Atlantique avec des passagers. Dix-sept heures, 530 Kmh...

Le Constellation est un très bel avion. Son fuselage n'est pas cylindrique comme les machines volantes qui l'ont remplacé, mais fuselé au vrai sens du terme. Sa triple dérive, sa ligne gracieuse, sa solidité, en font un des plus beaux aéronefs de l'histoire.

Mais pourquoi votre serviteur reste-t-il en arrêt devant un Constellation posé au bord d'une route dans le désert de l'Arizona?

Parce que votre serviteur est un vieux baroudeur qui a "fait l'armée", et que quand il était jeune, il y a... pfff...., il a volé des dizaines, peut-être des centaines d'heures dans un Constellation.

Alors, forcément, la vue de cette vieille machine au profil inoubliable, et surtout son irruption au bord de la route en plein Arizona, ça me réveille de vieux souvenirs. Nous allons donc nous garer devant la bête, je vais expliquer mon cas au propriétaire, un vieux barbu tout sec, qui comprend mon émotion et m'invite sur le champ à visiter son navire. (après nous avoir toutefois vendu deux billets pour son musée...)




Versons une larme sur ce cockpit si familier, où il ne manque quasiment rien. On a juste "ligoté" les commandes pour empêcher le vent d'agiter les gouvernes.




Le poste du mécanicien. Surveiller quatre moteurs de 18 cylindres (chacun!) n'est pas une mince affaire.




Voici l'un des moteurs en question. Le vrombissement de ces quatre monstres à pleine puissance au décollage hante encore mes oreilles. (Souvenir aussi du petit chatouillis qu'ils nous prodiguaient en faisant vibrer l'avion)

©  Wiki

Notre hôte comprend mon exaltation, et me propose de nous photographier en me faisant asseoir au poste de navigateur, que j'ai occupé jadis. Puis il nous raconte l'histoire de "son" avion...
Lequel fut l'un des deux destinés à devenir les premiers "Air Force One" pour être affecté au président Trumann en 1946. Mais la guerre de Corée faisant rage, il fut retiré de la flotte de la Maison Blanche qui dut se contenter d'un seul "Air force One" et affecté au Général Mac Arthur.
D'où le nom de "Air Force One" alors qu'il n'y a jamais eu de "Air Force Two"... 
L'avion participa ensuite au pont aérien de Berlin en 1948 avant d'être affecté à la NASA qui l'utilisa  pour transporter son personnel entre ses différentes bases.

 Arrivé en fin de potentiel, il fut sauvé de la casse par "Planes of Fame", le musée de notre providentiel barbu, qui le fit atterrir sur son bout de désert et  restaura sa "configuration Mc Arthur" d'avion VIP avant de l'exposer dans son musée.  Ouf! Vous savez tout.



Voici donc l'avion personnel du Général Mac Arthur.


Un dernier petit coup d’œil larmoyant en sortant de la coupée...
Vers l'avant..



Vers l'arrière sur l'originale et superbe triple dérive...




Et en route pour le musée hébergé dans le hangar tout proche.
Je ne vous dirai pas ce que sont tous ces avions.
Presque tous sont équipés de moteurs en étoile, puissants et gourmands.












Voici ci-dessous  le Piper-Cub, la 2cv de l'aviation, pilotable par un enfant, sorti en 1937 et inchangé depuis.

C'est aux USA "l'avion agricole". Il décolle et atterrit sur 50 mètres de luzerne, et les paysans texans l'utilisent pour aller de leur maison au bout de leurs vastes champs où ils ont arrêté la moissonneuse pour rentrer déjeuner.

Après la guerre, Lycoming les équipa du moteur à quatre cylindres à plat des VolksWagen "Coccinelle" dont ils avaient ramené un bateau d'Allemagne au point qu'aujourd'hui encore, ils sont pratiquement interchangeables! Si vous roulez en Coccinelle, vous avez un moteur d'avion...



Quelques prototypes construits par des amateurs...





Encore des méchants moteurs en étoile.




Un beau tableau de bord en bois... d'arbre. Personne n'était d'accord sur l'essence de ce bois.




Ce méchant avion supposé capable de monter verticalement, suspendu à son hélice...




Quelques ancêtres,





Un prochain heureux élu à la restauration, que je suppose être un MIG 15 russe...





Un Mac Donnell Douglas Phantom II, jadis utilisé par les Blue Angels, la patrouille acrobatique de la Navy,





Un dernier coup d’œil humide sur "mon" Constellation, et on the road again...









A Kingman, toujours dans l'Arizona, en pleine ville, un immense espace est dévolu à une étrange exposition ferroviaire. Sur l'un des quais de la gare, désaffecté et restauré, on peut admirer les dernières grandes voitures d'une des plus importantes compagnies ferroviaires américaines, la Atchinson - Topeka - Santa Fe, fondée en 1859 et défunte en 1996. Ses trains sillonnèrent tout le pays, jusqu'à la côte est.

La compagnie inventa le wagon restaurant en 1875, et inaugura dans les années 50 les voitures panoramiques sur sa ligne du Colorado.

Voici l'un des derniers wagon-restaurants...





Une locomotive à pétrole: c'est écrit dessus..
.








Et tout au bout de cette rame remisée sur un terrain inaccessible, une rescapée des voitures panoramiques où Alfred Hitchcock tourna en 1959 North by Northwest... (La Mort aux Trousses).







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