8° Le fleuve Colorado, le Hoover Dam et le Grand Canyon.







Le Rio Colorado est le fleuve important du sud-ouest des États Unis, (2350 km) qui prend sa source dans les Montagnes Rocheuses à 3000m d'altitude, et descend vers le sud à travers six barrages conséquents pour se jeter dans l'Océan au fond du Golfe de Californie. Ses trois cents derniers kilomètres traversent le Mexique.




Le Barrage du lac Boulder, (lac Mead) 
ou Hoover Dam.

Notre plan de voyage comprend deux sites du cours du Colorado: Le Hoover Dam et, bien sûr, le Grand Canyon.  Le Hoover Dam est un grand barrage voulu par le président Hoover dans les années 30, en pleine crise pour quatre raisons:  donner du travail à des milliers d'ouvriers, réguler le fleuve très sauvage dans cette partie de son cours,  produire de l'électricité dans toute la région et  créer une réserve d'eau.

Sa mise en chantier ne fut pas facile: quelques années avant, au-dessus de Los Angeles, le barrage de St Francis, tout neuf, s'était effondré lors de sa mise en eau et avait tué des centaines de personnes.

Au prix de terribles conditions de travail, (fortes chaleurs en été, hiver rigoureux), le cours du fleuve est détourné dans huit conduits de plus de dix mètres de diamètre, de difficultés administratives (une "rive" du barrage est en Arizona, l'autre au Nevada), une voie ferrée est difficilement établie entre Las Vegas et le site du lac. Les travaux sont menés à bien en cinq ans. L'ouvrage est inauguré en décembre 1935.

Le barrage comporte, au chapitre technique, de nombreuses innovations.

L'accès est plus facile côté Nevada, où on arrive sous le téléphérique-grue de grande puissance qui a permis de descendre, entre autres,  les turbines et les alternateurs au fond de la vallée. Il date de 1930 et, entretenu comme il se doit, fonctionne toujours.




La retenue d'eau a donné naissance au Lake Mead dont on ne voit ici qu'une très infime partie. Au moment de notre visite, il y avait eu sécheresse et il manquait 25 mètres d'eau. Lors de la visite, nous apprendrons qu'il faudra, au mieux et s'il pleut normalement, plus de deux ans pour revenir au niveau normal.
Du coup, nous ne verrons pas de grands déversements d'eau...



Octobre 2014



Le gros mensonge et la mort programmée du Colorado.



La visite que nous avons suivie en août 2012 nous expliquait qu'il faudrait au moins deux ans au lac pour retrouver un niveau normal. Je ne sais pas si on le dit toujours, mais c'était un gros mensonge, et il semble certain que le niveau maximum ne sera plus jamais atteint. En réalité, il baisse inexorablement de plus d'un mètre par an depuis 1990, et on ne voit pas bien ce qui viendrait inverser la tendance.
L'alimentation du fleuve est exclusivement constituée par la fonte des neiges des Montagnes Rocheuses, où il prend sa source. Or la calotte neigeuse des Montagnes Rocheuses va en diminuant depuis 30 ans, et a déjà disparu de nombreux sommets.
Il n'y a pas d'alimentation due aux précipitations. Nous sommes dans des régions désertiques, et les pluies très brèves sont immédiatement absorbées par un sol desséché ou évaporées en quelques kilomètres de ruissellement.
L'alimentation du fleuve va donc en diminuant.

La consommation d'eau le long du cours du fleuve, elle, ne cesse d'augmenter. Pour 30 % par l’extension continue des grandes villes de la région, qui connaissent un développement rapide et reçoivent en plus un exode rural sans cesse accéléré par la désertification galopante des contrées environnantes.
Phoenix, Las Vegas, Henderson, Flagstaff, San Diego et Los Angeles ont des besoins en eau croissants que les lacs et réserves alimentés par le fleuve ne parviennent plus à fournir.
De plus, au sud de l'Arizona, dans les terres très fertiles des anciens limons du haut delta, on pratique une agriculture très lucrative de luzerne et de betteraves à sucre. Dans l'Imperial Valley, grâce à une irrigation forcée et un ensoleillement record, on récolte la luzerne tous les deux mois !
Malgré de nombreuses tentatives des écologistes pour obtenir des lâchers d'eau des barrages, l'ancien delta, pourtant territoire indien Navajo reconnu et réserve végétale et animale prospère, devient petit à petit un désert. Les barrages ne reconstituant pas leurs réserves, ces lâchers d'eaux ne font que retarder un désastre inéluctable.
 Le fleuve n'atteint plus la mer depuis 1988.  Les deux cents derniers kilomètres de son cours ne sont plus  qu'un lit de sable craquelé et de graviers.

Les agriculteurs du sud de la Californie, qui tiennent leur « droit à l'eau » d'une règle tacite issue de la conquête de l'Ouest, le genre de choses sur lesquelles on ne discute qu'à coups de revolver, ne semblent pas avoir pris conscience de la mort programmée de leurs exploitations..
Alors, si vous voulez voir le Grand Canyon avec de l'eau qui coule au fond, et les grands barrages (Le Hoover Dam n'est pas le seul) avec de vrais lacs, faites vite….

AOÛT 2017
Je viens de voir une émission du National Geographic sur ARTE.
En mai
2017, il manque 46 mètres d'eau au lac Mead.
Dans les dix années suivant notre visite, il a perdu 21 mètres...
Son assèchement semble donc, comme je l'ai écrit plus haut, de plus en plus inexorable...


Voici le Lake Mead vu d'avion. Le barrage est tout en bas de la photo. Le petit bras qui y conduit est ce que vous voyez sur la photo ci-dessus. Sur les deux photos, la rive droite est en Arizona et la gauche au Nevada...



Le grand trop plein, côté Arizona. Il n'a servi qu'une fois, en 1983...




Au bas du barrage, les deux centrales électriques. A gauche, celle de l'Arizona, à droite celle du Nevada, que nous allons visiter.




Nouvelle vue avec le highway qui enjambe la vallée, et sur lequel nous passerons en repartant.




Un guide nous explique le schéma de l'ouvrage.




Ce tube de 10 mètres de diamètre est l'un des huit figurant au centre du plan, en haut, de haut en bas, en vert clair. Pour être précis, le deuxième en partant de la droite. Chaque tube mène à une turbine, représentée par un point rouge.



Sur cette photo, on voit déboucher, en bas dans le bloc de béton, six tubes de trop-plein des turbines. Les six que l'on voit correspondent aux six petits tubes bleus sur le schéma, à gauche des huit gros tubes jaunes. Même chose avec le bloc de béton de droite, dont on voit les issues sur la photo au-dessus du schéma.



Nous voici dans la centrale Nevada. Celle de droite sur les photos prises du haut du barrage, comme la précédente. La voiture donne l'échelle. Les huit tubes géants donnent chacun sur une turbine. Même chose dans l'autre centrale, côté Arizona. La turbine est enfouie profondément sous la dalle. La carrosserie rouge couvre une partie du stator de l'alternateur, le dôme bleu au-dessus abrite le collecteur.





La hauteur du barrage  de la route de faîte au fond de la centrale est de 220 mètres.




L'ouvrage est colossal. La taille des piétons sur  la route de faîte en donne une idée.







En nous voilà repartis vers le Grand Canyon.  Photo prise sur le viaduc qui surplombe les centrales.




Rebonjour le désert. Au fond, le Rio Colorado, dont, depuis le barrage, nous remontons le cours sur 350 km jusqu'au Grand Canyon.




Non sans nous arrêter dans quelques "hamburgers restaurants" folkloriques, dont celui-ci qui nous rappelle qu'à cinquante kilomètres au nord s'étend la fameuse Zone 51, et ses Aliens...

Dans ce restaurant perdu au milieu du désert, pas d'eau. WC chimiques. Pas de vaisselle non plus, hamburgers et frites sont servis dans des petites corbeilles protégées par des serviettes en papier. Les couverts, jetables, sont en plastique. 




Nous n'irons pas jusqu'au fond du désert de l'Arizona, vers la Monument Valley avec les montagnes tabulaires où se tournent les Westerns. C'est 1000 kilomètres plus loin. Mille kilomètres trop loin. Ce pays est si grand...

Mais déjà, le relief de ce bord du désert a son petit "look western", non?




Lorsqu'on regarde un western, on se dit bien qu'il doit faire chaud. Les héros transpirent. Mais on n'imagine mal à quel point... Quand on s'y trouve vraiment, et qu'on découvre qu'il fait 45° à 48°, on se demande comment ils caracolent à cheval avec des vestes en cuir... Et que dire du cheval....

Kingman, en Arizona.  Le village possède un musée de la locomotive. Ce que j'ignorais en le traversant!
Mais je n'ai pas pu manquer son fleuron, cette Baldwyn 1927 qui trône sur la place du village.

Elle a même ici un site pour elle toute seule !

Il était fréquent, aux USA, que des locomotives aient été transformées pour brûler du pétrole au lieu de charbon. Ce qui est le cas de celle-ci, comme son site l'explique.






Jolie pièce de fonderie, non?  




D'un site qui la décrit en détails, j'ai converti les données suivantes:

Poids total avec tender:     212,64 tonnes
Poids haut-le-pied:             107,07 tonnes
Force de traction:                29,13 tonnes
Course et alésage:             76 x 76 cm.
Cylindrée:                            345 litres
diamètre roues motrices:    2,03 mètres.
Pression chaudière:            17,57 Kg/cm²
Longueur totale:                  33,10 mètres
Vitesse max:                       160,93 km/h.

C'est le train qui a été le premier vecteur de développement des USA. Les fameux "chariots" des pionniers n'apportaient que du personnel, pas des machines...  Si le chemin de fer est aujourd'hui largement abandonné aux USA au profit de la route et de l'avion, les Américains ne manquent jamais de lui rendre hommage.  Tout au long de la route, nous verrons de vieux trains mis en valeur. 

Notons qu'aux rares trains qu'il leur reste, ils demandent beaucoup: Comme aucune ligne n'est électrifiée, ils ne sont pas limités en hauteur, et sur les lignes où les ponts le permettent, ils chargent les conteneurs sur deux niveaux...




Les deux créatures les plus stupides du domaine routier sont l'élan,  (Dingo / Goofy est un élan)...




et les routiers qui font la course à 120 kmh dans le désert...




Lequel, au fur et à mesure que nous prenons de l'altitude, verdit quelque peu,




et se transforme en une mosaïque de petites touffes qui s'étend à perte de vue.




Un petit raccourci pas goudronné sur lequel nous soulevons un joli nuage de poussière,




et la dernière ligne droite vers le Grand Canyon... Là-bas à l'horizon.. sous les orages...








Le Grand Canyon du Colorado

 



Un site très bien fait et riche de belles photos, que je vous invite à visiter, ici,  explique à la fois la beauté du Grand Canyon et la difficulté d'aller la voir.

Juste se souvenir que, comme son nom l'indique, le Grand Canyon du Colorado n'est pas dans le Colorado, mais en... Arizona....
C'est très américain, ce genre de blague. Je vous rappelle que, de la même manière, New-York n'est qu'en partie dans l'état de New-York (dont la capitale est Albany), et Washington pas du tout dans l'état de Washington, mais dans le "D.C. (district of Columbia)...

Pour avoir des "aperçus" de Grand Canyon, il faut trouver des endroits sécurisés où on peut s'approcher très près des falaises pour bénéficier d'un point de vue appréciable.
Les endroits qui offrent ces points de vue ne sont pas légion, et sont parfois très éloignés les uns des autres.

Si vous imaginez les Gorges du Verdon, (qui sont un lieu magnifique, néanmoins), vous peinez à imaginer le Grand Canyon.  Il mesure 460 km de longueur, et certains de ses "affluents", ceux qui offrent souvent de riches panoramas, s'éloignent jusqu'à 60 km de son cours principal...

Le Grand Canyon est en réalité un bassin hydrographique complet, avec une cinquantaine d'affluents. 

Comment aborder cette gigantesque pieuvre enfouie dans un désert d'altitude?
Les cartes que j'ai pu consulter  expliquent qu'il y a plusieurs dizaines de kilomètres entre les différents points de vue, que chacun d'eux est pourvu d'un parking éloigné, qu'il faut marcher jusqu'au bord, prendre des navettes, etc...

Il y a aussi les fausses bonnes idées, comme le Skywalk.
Heureusement, on nous avait prévenus. Nous avons évité.
D'abord, c'est un des panoramas les plus éloignés de l'accès conventionnel. Il faut rouler 65 km de plus.

Pourtant, l'idée est enthousiasmante: une passerelle de verre s'avance au-dessus d'un vide de 1200 mètres...
Mais...

Car il n'y a pas un "mais", il y en a plusieurs.
Il faut d'abord payer 43.50$ l'entrée dans la réserve des Indiens Hualapai, chez qui se trouve la curiosité.
Dès que vous êtes dans la réserve, on vous explique qu'il n'est pas question de circuler en voiture. Parking 20$.
Et comme vous restez là, piéton au milieu du désert, une navette secourable vous propose de vous emmener au St Graal. Navette: 10$.
Vous voilà devant l'attraction.
Devant, pas dedans:  Droit d'accès: 29.95$.

Youpii!  Vous y êtes.
Pas si vite, jeune homme! Il est interdit de photographier. Si, si, vous avez bien lu: vous avez fait le parcours du combattant pour accéder à un panorama, et il est interdit de photographier.

Comme la confiance règne, au lieu de vous le demander gentiment, on vous fouille littéralement, comme pour prendre un avion. Et on vous invite à déposer sacs, appareils photo, caméras, et téléphones   dans une consigne... payante.  5$ par objet. Un sac, un téléphone et une caméra= 15$. Si vous mettez les deux derniers dans le premier, ils ne sont plus "garantis"...
Il faut aller sur la passerelle mains dans les poches, comme si vous alliez rendre visite à un détenu.

Vous voilà sur la passerelle: Vous avez dépensé 120$ pour arriver jusqu'ici. C'est dommage que vous ne puissiez emporter un souvenir.
Mais si! Les Indiens Hualapai sont très gentils: pour 30$, ils vous prennent en photo ! Avec un bonus: 4 photos pour 100$.

Hélas, l'Amérique fourmille de ce genre de bonnes affaires. Pas une seule fois de tout mon séjour, je n'ai payé le prix affiché: il y a toujours une taxe, un petit impôt qui vient grever la note. Et qui n'est jamais écrit. Comme le prix d'une chambre d'hôtel indiqué au néon sur la façade, par exemple. Sur le même prix, tout le monde paie la même taxe. (J'espère...). Mais ce n'est jamais le prix net qui est indiqué.
Sans parler des pourboires, dont les prestataires les plus arrogants vous indiquent le "montant conseillé".

Alors, la bonne idée pour visiter le Grand Canyon, pour 150$... Sans parking payant, sans navettes, sans marcher le long des falaises, pour voir tous les panoramas d'un seul coup:




Ou quand "le luxe" devient assez fonctionnel pour être moins cher que la loi des marchands de tapis. Plusieurs compagnies d'hélicoptères se sont établies sur place.
Ne réservez pas de loin, ne partez pas de Las Vegas  (plus cher), allez à Tusayan, directement au petit aéroport de Grand Canyon, à quelques kilomètres du but: Pas de rançon pour les Indiens Hualapai, et l'hélicoptère vole trois minutes avant de se retrouver au-dessus du Canyon... Le trafic est incessant, on attend moins d'une demie heure entre l'achat du billet et l'embarquement.  Et hop !



Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Il n'aura plu qu'une après-midi pendant les cinq semaines qu'a duré notre voyage: et c'est je jour où nous avons survolé le Grand Canyon en hélicoptère.
Mais le temps n'est pas "bouché". Plusieurs orages circulent, avec des éclaircies entre chacun d'eux. Notre hélicoptère va jouer à cache-cache entre les grains pour accomplir son périple.
A peine décollé, on peut voir la pluie s'abattre dru dans le Canyon.



...et au bout d'un moment, on l'entend cingler bruyamment la carlingue de l'hélico.





Notre pilote navigue au milieu des nuages, trouve une trouée, presque une éclaircie.




Une brume monte de la terre brûlante qui vient de subir un copieux arrosage. En plus, cela rend l'air très agité et le voyage plutôt turbulent.




D'un côté, une éclaircie avec la promesse d'un peu de soleil.




De l'autre, l'orage qui continue à s'abattre à quelques kilomètres de nous.




Petit à petit, la brume s'estompe...



...et la grandeur des lieux s'impose à nos regards.
Bon allez, mes photos n'auront jamais le "rouge vif" des photos des livres de géographie et des prospectus, le ciel demeure "blanc", mais ce sont mes photos.




Je vous suggère d'agrandir séparément chacune de ces photos. On y découvre un véritable univers déroulé à nos pieds. Avec de nombreux endroits où "la main de l'homme n'a jamais mis le pied" comme dirait Pierre Dac.



Ces gorges ont une profondeur de mille cinq cents mètres.




Regardez, après la pluie, les petits affluents qui convergent vers le fond du canyon...




Tout au fond, un gros affluent du fleuve Colorado.




Au bout d'un moment et de beaucoup d'agitation,  l'hélicoptère va nous poser quelques minutes sur une terrasse intermédiaire.




Plus de mille mètres ici au-dessus de nos têtes.




En fait, les hélicos se sont posés pour permettre à certains passagers de rendre à la nature des petits déjeuners imprudemment emmenés promener un jour de grande agitation atmosphérique. Rien  de tel dans notre hélicoptère où cette mini-escale ne fut qu'une petite formalité.



Nouveau décollage avec quelques ventres vides vers de nouvelles aventures. A 160 km/h, l'hélicoptère permet de découvrir une grande variété de panoramas.
 Je pense un instant à notre pilote qui passe ses journées à survoler ces merveilles de la nature. Est-il blasé? Toujours admiratif? Sans doute, d'après son commentaire au casque, d'où il ressort qu'il semble très attaché à la conservation du site.



Encore du rouge colorado, qu'à aucun moment, le soleil ne viendra allumer...
Hélas.




Les Américains voient des nichons partout. Une montagne célèbre de Yosemite Park doit un tel nom à sa forme. Celle-ci aussi.






Quelques petits passages habiles entre deux parois nous ramènent dans le canyon principal, toujours parcouru de grands vents et d'orages.






Au fond coule le Colorado, fleuve tumultueux qui a pourtant déjà franchi trois barrages, et va connaître, trois cent kilomètres en aval, le Lake Mead et le Hoover Dam déjà cités.

En bas de la photo, à gauche et à droite, on voit deux affluents se jeter dans le fleuve.





Encore un affluent au bas de cette photo.



Adieu orages et Colorado. Retour à la voiture pour une autre destination pas moins acrobatique: la Vallée de la Mort.

Et après la pluie, en route vers la sécheresse.




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