21° Le clash de la pharmacie.








Le clash de la pharmacie

ou  


Comment les USA traitent les étrangers.







Dans les pharmacies américaines, on trouve dans la même travée des plats surgelés, des glaces, des médicaments "ORL" et des laxatifs.

C'est ce qu'on voit sur ma photo. En fait il y a encore plein d'autres choses.

Le problème, c'est qu'on n'y trouve pas le médicament dont on a besoin. 


Cela résume assez bien les deux médecines qui cohabitent dans ce pays. Si vous êtres "simple touriste", vous n'aurez droit qu'à la "médecine des mexicains", comme je vais vous le raconter. Johnny Hallyday, lui, va au Cedar Sinaï Hospital. Pas nous.

Depuis que nous tribulations se succèdent à un  rythme rapide, avec des déserts, des Vallées de la Mort à 50° C., des San Francisco avec ses 15° de variation entre le midi et le soir, et surtout, surtout, ces lieux violemment climatisés dont les Américains sont si friands, mes bronches ont lâché...

J'ai une bronchite, douloureuse. Mon souffle râle, brûle, et en me couchant, j'ai de désagréables moments de suffocation.  Il est temps d'aller se faire soigner.

A côté de notre motel dans le New Jersey, près de New York, trône une pharmacie. Les pharmacies, là-bas, c'est carrément un petit supermarché avec plein de choses peu pharmaceutiques, -voir la photo-, quelques rayons de parapharmacie et un comptoir au fond, où trône un pharmacien, ou supposé tel,  lequel détient les vrais médicaments.

C'est dont directement à lui que je m'adresse. M'entendre respirer, parler et tousser forgent son diagnostic en quelques instants.

Il s'empare d'une boîte dans ses rayons, et me la tend, et me précisant que c'est là le produit dont j'ai besoin.
J'arrive à la caisse où une brave dame me demande ma carte d'identité. Je suis un peu surpris, pour une boite de médicaments, mais je la lui donne.


" - Ah, mais vous n'êtes pas Américain ni Canadien !"
" - Non madame, je suis Français."
" - Je ne peux pas vous vendre ce produit, il est absolument réservé aux Américains, et par dérogation, aux Canadiens. Je vous ai pris pour un Canadien parce que vous avez l'accent français, mais si vous êtres vraiment Français, je ne peux pas vous délivrer ce produit".
" - Oui, je suis Français, mais je suis aussi malade. J'ai besoin de ce produit. "
" - C'est la loi américaine. Je peux vous la montrer. Je n'ai pas le droit de vous vendre ce produit".
"  - Vous voulez dire que la loi américaine vous oblige à me laisser crever tout debout au lieu de me porter secours? Avec la loi française, vous iriez au tribunal, pour cela. "
" - Peut-être, mais ici, c'est l'Amérique..."
" - Il n'existe pas, dans la loi Américaine, une disposition qui oblige à porter secours aux malades?"
" - Si. Mais elle s'applique aux médecins et aux hôpitaux. Je peux vous appeler un médecin ou vous faire hospitaliser, mais en tant que pharmacien, je ne peux pas vous donner ce médicament."
" - Parce que je ne suis pas américain?"
" - Oui monsieur."
" - Mais c'est une sorte de racisme ! "
" - Si vous pensez que nos lois sont racistes, et si vous le dites trop fort dans mon magasin, je peux aussi appeler le sheriff."


Sur ce, un brave type basané et moustachu qui passait entre les rayons de la pharmacie s'approche, me tape gentiment sur l'épaule, et me dit:

" - C'est pareil pour les Mexicains, vous savez..."


Je suis donc ressorti de la pharmacie avec deux petits produits de parapharmacie.
Je serai malade comme un chien pendant les dix derniers jours de mon séjour.

J'ai encore eu des crises de suffocation trois semaines après mon retour en France. Aujourd'hui, huit semaines après, je suis en traitement. J'ai consulté plusieurs fois, reçu plusieurs traitements et vu une pneumologue avant hier.


En France, le refus de soins, c'est un délit. Aux USA, c'est l'observation de la loi par le citoyen myope.

Contre qui veulent-ils protéger leur pays en détenant tant d'armes à la maison, alors que c'est dans leur culture, dans leur âme, dans leur cœur, qu'est caché leur pire ennemi?

Déjà, j'avais été frappé par le refus systématique de me faire appliquer les réductions de tarifs "senior" auxquelles j'avais droit à l'entrée des musées, des parcs nationaux et autres institutions payantes au regard de ma nationalité.

Pour faire "couleur locale", j'avais pris une carte "American Express" avant d'entreprendre ce voyage.
Or non seulement les Américains considèrent ma carte "American Express" comme une carte étrangère, donc suspecte, mais ils lui préfèrent la carte bleue Visa qu'ils voient dans mon porte-cartes resté ouvert. Va comprendre...

L’Amérique, c'est pour les Américains. Les étrangers n'y sont que des cartes bleues de passage.

C'est un pays plein de belles choses à voir.

Mais c'est "For your eyes only" , comme le roman de Ian Fleming qui a donné le film de James Bond.

Par contre,  "On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux", de Saint Exupéry, outre-atlantique, visiblement, on ne connaît pas...








1 commentaire:

  1. Anonyme2 août 2014 03:26

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