6° Los Angeles, City, Dowtnown, etc...




Los Angeles, c'est où au juste ?




Ma visite à Los Angeles - City m'a beaucoup déçu. La ville s'est tellement étendue dans toutes les directions qu'elle possède une douzaine de petits centres, quasiment "provinciaux", mais elle a perdu son centre historique: Broadway.

Aucun  pôle d'attraction digne d'une grande métropole n'est venu le remplacer.  Les afficionados parlent bien d'un "fashion district" qui serait devenu le "L. A. branché", mais j'ai tout de même eu l'impression de visiter une ville morte.

Le fashion district, ce sont quelques rues avec tous les marchands de fringues, de chaussures et de montres à la mode, -donc la même chose que partout ailleurs-  les "quartiers d'affaires", ce sont des plantations de tours avec un Starbucks Café et quelques marchands de sandwiches sur la dalle,  -donc la même chose que partout ailleurs-,  mais des rues animées, avec une foule bien vivante, je ne les ai pas vues nulle part.

Au début, nous avons pensé que le mois d'août était responsable de ce grand vide.... Mais nous avons vu par la suite un bon nombre de villes, San Francisco, Chicago, Washington, qui nous ont confirmé que notre première impression, celle de la désolation permanente, était bien la bonne.

Los Angeles est, de toutes les villes que j'ai vues, celle, avec Detroit, où l'on croise le plus de sans-abris. Or, à Detroit, Ford et General Motors ont fermé les grandes usines automobiles qui faisaient fonctionner l'économie. A Los Angeles, aucune industrie n'a rien fermé brutalement, et pourtant cette ville donne l'impression de s'étioler d'une mort lente...

Dans toutes les villes vivantes, les théâtres sont ouverts sans discontinuité. Ce sont les auteurs et les producteurs qui cherchent une salle.  Ici, manifestement, ce sont les salles qui cherchent des spectacles et qui n'en trouvent pas. Témoin la plus grande salle du lieu, l'Orpheum, miraculeusement sauvée d'un quartier en déperdition, affiche une programmation sporadique à des prix...impressionnants.

Même si ce n'est qu'une salle de concert, et non pas une salle de spectacle, la ville possède toutefois, proche de son centre, un complexe qui mérite d'être cité pour son originalité et ses qualités acoustiques, le Walt Disney Concert Hall, dont le site officiel dévoile quelques aspects.

©  http://www.laphil.com/philpedia/about-walt-disney-concert-hall

(L'orgue dont on voit les tuyaux "en pétard" au fond de la scène est parait-il, tout à fait extraordinaire...)
Walt Disney a vécu de 1949 à sa mort en 1966 à Los Angeles, et la fondation de ses héritiers est à l'origine de ce projet. Mais j'imagine que Walt Disney a connu un  Los Angeles très différent de celui que nous avons vu.

Reprenons dans l'ordre.  Notre arrivée se déroule sur des autoroutes clairsemés dans des rues vides qui nous surprennent. Nous sommes le jeudi 9 août. Toutes les villes où nous allons sont pleines d'animation. Celle-ci est quasi-fantômatique.



Des rues pour nous tout seuls, à deux pas du "quartier des affaires"...


 On voit jusqu'au bout de la ville les avenues désertées....


Nous stationnons à Pershing Square, une place très centrale entre  le quartier des gratte-ciel et la ville ancienne. Nous interrogeons le gardien du parking sur le peu de monde que nous rencontrons dans les rues. Soupir de désolation... "Ce n'est plus ce que c'était"...


Le Square Pershing est entouré de grands panneaux interdisant de "s'installer, de manger, de boire, d'apporter des objets et de séjourner durablement".
En réalité, c'est un véritable terrain de camping. Plusieurs dizaines de clochards sont installée dans tous les coins avec planches et cartons qui trahissent un séjour durable.


"La nuit, ils sont des centaines" , nous affirme le gardien du parking.


 Tout le monde ne doit pas pleurer misère comme sur la place, si l'on en juge par ce sommet d'immeuble hérissé de parasols et de plantes vertes.





 Délaissons ce quartier des tours désert pour aller vers le centre ancien, "Broadway", (beaucoup de grandes villes ont leur "Broadway", survivance de la "grand'rue" de la ville ancienne, et qui est toujours un centre d'attraction...)



En arrivant sur le Broadway de Los Angeles, nous pensons nous être perdus. Une petite vérification sur les panneaux et le GPS nous confirme que "c'est bien là"...

La première chose qui accroche notre regard, ce sont les restes de l'antenne de la RKO, celle qui resplendit sur tous les écrans du monde pendant des années,  et qui, sur un immeuble en piètre état, achève se perdre ses lettres...



Pour mémoire....


©Wikia/Bchwood

C'est bien le Broadway de Los Angeles que nous cherchions. Des théâtres et des salles de spectacle, il y en a eu. Ils sont toujours là, d'ailleurs, mais dans quel état....





Ici, il y en a trois qui se touchent, le Roxie, un anonyme, et le Cameo.. D'une enquête que je vais commencer sur place  et terminer en rédigeant ce blog, il s'avère que certaines ont été conservées à titre de monument, mais restent inexploitées.



Du Roxie, je trouve sur internet une photo colorisée par un nostalgique. Mais le hall sur la photo est bien le magasin de bric à brac que nous avons vu. Ce qu'il y a derrière, je demande à la voir, mais le commerçant m'éconduit. Je trouverai cette vieille photo:


© Harvey entertainment collections

De l'anonyme du milieu, on voit une porte ouverte sur une cour au fond du magasin. Plus rien derrière...  

Au Cameo,  ("Clunes palace" à l'origine, du nom de son fondateur) le commerçant chinois laisse prendre des photos de l'arrière-boutique. Mais mon flash n'a pas suffi. Heureusement j'ai retrouvé une photo identique sur le net:


et une autre de "comment c'était beau avant"...:

© Bill Counter

 Le  Los Angeles Theatre situé juste en face a été sauvé, et même restauré.  On peut le louer, et il donne parfois quelques spectacles.

Un site vante ses mérites, qui mérite d'être visité. Les halls entre la salle située loin dans le pâté de maisons et la rue sont gigantesques.


Voici deux photos extraites du site:





 A quelques pas, le Palace.



 Sauvé, lui aussi. Mais aucun programme affiché...

 ©you-are-here.com

Puis le Tower, qui est fermé depuis des lustres et, sans usage, vieillit doucement dans les toiles d'araignées.


 Il est vrai que la scène est très petite et qu'il n'est pas facile à "faire vivre".


 ©towertheatrela.com

Que dire du Rialto


La salle a été sauvée également par une association, mais elle n'a plus de hall d'entrée... Un bazar s'y est installé...



L'Orpheum est la grande salle ancienne "qui fonctionne" encore avec un site et un programme.



© http://laorpheum.com


Et aussi le Globe...


dont la salle végète dans un étrange destin....


A côté de tout ce luxe à l'abandon, le centre ancien est un tronçon de Broadway qui se jette à ses deux extrémités dans de glauques banlieues,


avec de rarissimes reliquats de splendeur,




beaucoup de palissades autour d'immeubles fermés, et de terrains vides,


mais surtout des rues étonnamment désertes,


















Des petites échoppes misérables et majoritairement fermées occupent le rez de chaussée des immeubles,



sans parler de cet immeuble entier, jadis splendide, avec un hall majestueux en marbre,  abandonné et squatté...




Finalement, après ce pèlerinage dramatique aux hauts lieux du Los Angeles mythique, nous nous sommes écartés en voiture.

Après une première couronne de banlieues plates et sans intérêt, faites de maisons pauvres, de petites industries et de terrains vides,




et traversé un Chinatown assez important si on va vers l'est, 


...en s'éloignant beaucoup du centre, et au-delà de ces zones "commerciales", on finit par arriver dans de vastes zones résidentielles, au luxe variable suivant les endroits, mais vraiment habitées, vraiment animées, avec des centres commerciaux,  des embouteillages et tout ce qu'il faut pour faire une cité.

Sauf que lorsque nous sommes arrivés là, il faisait quasiment nuit et il n'était plus possible de prendre des photos.

Los Angeles est donc bien une ville démesurément étendue, mais dont on oublie juste de dire que le vrai centre est abandonné et qu'elle ne vit que dans de petits centres externes et sans patrimoine ...



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