Oakland
Oakland est la ville en face de San Francisco, à l'est, dont on voyait les grandes grues portuaires par dessous le Bay Bridge.
Justement, il va falloir le prendre, le Bay Bridge, et il aborde la ville si haut au-dessus des toits qu'il faut remonter une demi-douzaine de pâtés de maisons à l'intérieur des terres pour "monter" dessus.
Et précisément, dans ce sens là, on n'est pas "dessus", mais "dedans".
Ce qui donne une certaine impression d'écrasement, surtout lorsqu'on découvre que le pont n'est pas droit: il prend des virages.!!!
(Afin que ses piles soient construites sur des hauts fonds...)
A Auckland, sitôt le rivage, on tombe sur une fête foraine dans un parc à côté du port: La Fête de la Pédale. Ça ne s'invente pas.
Cela me rappelle lorsque j'étais gamin, à Nancy. Un club cycliste s'appelait très sérieusement "La Joyeuse Pédale". Et personne n'avait pensé en le baptisant que son nom pourrait prêter à plaisanterie !
Le jeu consiste à réunir des engins à pédale aussi étranges que possible. J'en ai photographié un pour la postérité.
Puis nous sommes allés nous asseoir à une terrasse pour siroter une bière. Les terrasses de café sont très rares aux États Unis, et il faut en profiter.
Lorsque soudain, un effroyable barrissement de dinosaure en rut vient percer nos tympans et faire tintinnabuler tous les verres posés sur les tables.
Un grand méchant train remonte l'avenue du bord de mer, et pour écraser le moins de voitures possible, il donne de grands coups de sirène. Une sirène "à l'américaine".
Et à notre grande stupéfaction, le convoi passe au milieu des gens et des voitures dans une relative indifférence.
Et quand je dis à ras des voitures, je ne plaisante pas....
Un peu plus loin, nous découvrons que Jack London, l'auteur de Croc Blanc et de l'Appel de la Forêt, né et mort à Oakland après une vie d'aventures autour du monde.
National Historic Landmark:
L'USS Potomac, anciennement USS Electra, fut le yacht personnel du président Roosevelt de 1936 jusqu'à sa mort en 1945.
Ses coursives ont des histoires à raconter: tout le gratin de la planète y défila, et notamment le roi Georges VI et la reine Elisabeth 1°, qui y firent toute une croisière en 1939.
En 1964, il fut racheté par Elvis Presley, puis rapidement revendu: le crooner avait le mal de mer...
Peu de temps après, il fut saisi par les douanes: il servait à transporter de la drogue en provenance d'Amérique du sud.
Il fut placé sous séquestre et abandonné dans l'anse de Treasure Island, l'île-relai du Bay Bridge ou il coula de tristesse en 1997.
Immédiatement renfloué et restauré, il devint National Historic Landmark.
Comme prévisible, c'était le jour de fermeture lorsque nous nous sommes présentés à la passerelle pour le visiter.
Encore un barrissement de dinosaure: Les trains se succèdent sur l'avenue du bord de mer.
Un peu plus loin, le USS Hornet, transformé en musée, avait le même jour de fermeture... Quand ça veut pas...
Un troisième train hurle dans notre dos. Ce quartier est décidément invivable.
Laissons passer le dragon...
...et allons plutôt voir au centre ville, un peu éloigné de la mer.
C'est mieux. propret, cossu. Un peu désert, mais nous sommes un dimanche, le 19 août.
Malgré sa -relative- modestie, Oakland possède deux grand music-hall bien plus grands et beaux que ceux de San Francisco.
Le Fox:
© travel360.com
Et le Paramount:
© David Sanger photography / Alamy
© sftravel.com
Le reste du centre-ville est carrément agréable...
Au nord, la ville déroule un très beau quartier résidentiel autour d'une branche de la baie calme et bien bleue.
On y trouve l'austère palais de justice.
Comment imaginer que cette ville si calme connut de sanglantes émeutes raciales en 1965, à la suite des émeutes de Watts, et qu'elle fut le berceau des Black Panthers?
Le quartier d'affaires est un mélange bien assorti de tours anciennes modestes (zone sismique)...
...et de complexes plus moderne.
Il n'y a que deux ponts pour accéder à San Francisco en venant de l'est. C'est dire qu'un dimanche soir, retour de week-end, il y a de l'animation à l'entrée du Bay Bridge...
La ville nous attend une dernière fois au bout du grand pont.
Demain, un avion nous emmène à Chicago.
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